Paru le 12 janvier 2021

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Le Syndrome de Petrouchka

Le Syndrome de Petrouchka nous entraîne dans un monde mystérieux, celui des marionnettes, et nous enveloppe d’une ambiance feutrée, nous habille de flanelle et de velours.

Petrouchka est le diminutif de Piotr, le héros de ce livre. Mais, en russe, Petrouchka est aussi l’équivalent du Polichinelle français, et désigne le syndrome d’Angelman – un grave trouble du développement neurologique, caractérisé par des difficultés motrices, une absence de langage oral et des rires fréquents.

Depuis l’enfance, Piotr est passionné par le théâtre de marionnettes et rêve d’en faire son métier. Alors qu’il n’est qu’un garçon, une rencontre chamboule son existence : une petite fille aux cheveux rouges, qu’il n’aura de cesse de venir visiter chaque été. La fillette, Lisa, grandit, fait du ballet, de la danse, tente de devenir adulte tandis que sa vie, autour d’elle, s’émiette. Sa mère met fin à ses jours, sa tante disparaît le même jour, son père commence à la considérer davantage comme un être charnel que comme son enfant… À ses 16 ans, Piotr vient la chercher et l’emmène avec lui, à Leningrad, pour l’épouser.

Leur vie devient alors un long chemin de bohème. Ils font la tournée des théâtres et voyagent dans toute l’Europe de l’Est, vivant de peu de choses, jusqu’au jour où Piotr imagine une danse dans laquelle Lisa est une marionnette vivante. Ce spectacle les sort de la misère, mais Lisa tombe enceinte et Piotr est contraint de la remplacer par une véritable marionnette, qu’il baptise Ellys. Tellement réaliste, et à l’image de Lisa, tous la croient réellement humaine. Pris au piège de son propre talent, Piotr tombe amoureux de sa création.

Pendant ce temps, la grossesse de Lisa arrive à terme, et elle accouche d’un garçon atteint du syndrome de Petrouchka. L’enfant ne survit que quelques jours avant de s’éteindre. Lisa reste inconsolable et refuse, dès lors, de danser. Pensant tous deux prendre un nouveau départ à Prague, ils s’engluent peu à peu dans une relation rendue toxique par la poupée qui prend la place de l’humain, et par la jalousie et la colère de Lisa. C’est dans leur passé qu’ils puiseront de quoi se reconstruire…

La fin de cette histoire est comme celle de tous les contes : pleine de philosophie, avec une profonde réflexion sur le sentiment amoureux et la perception que nous avons des êtres qui nous sont chers, ou de l’image que nous nous en faisons.

« Un vrai délice de lecture. »